Non-Creativity Factory
Conférence-performance chorégraphique, 1h10, 2023.
25, 26, 27, 28 mai 2023
Studios Étangs Noirs, Bruxelles
Une proposition d’Eric Valette en collaboration avec Mauro Paccagnella et Wooshing Machine.
Texte : Eric Valette
Recherche et création : Eric Valette, Stéphane Broc (vidéo), Harold Henning, Mauro Paccagnella, Vilma Pitrinaite, Simon Stenmans, Lisa Gunstone, Andrea Messana.
Avec la complicité des étudiant.e.s de l’erg (Bruxelles): Raphaëlle Leharivelle, Rachad Zangaba, Mathias Lemaire De Rosmé, Iris Maubille, Coralie Boon.
Production Wooshing Machine
Résidence de recherche : Centre Wallonie Bruxelles (Paris) Actoral (Marseille)
«(…) Le mot créativité a été inventé à partir du mot création sur le modèle de l’articulation productivité/production.
On parle de production artistique, mais on ne parle jamais de productivité artistique.
La créativité, entendue dans sa dimension managériale, devrait être aussi étrangère à l’art que ne l’est la productivité.» (extrait du texte de la conférence)
2023
Non-Creativity Factory
Non-Creativity Factory ouvre une réflexion sur la notion de créativité, dont l’histoire est assez surprenante. Le mot est récent, introduit dans la langue française seulement en 1950, traduction de l’américain creativity, néologisme inventé dans le sillage des programmes de recherche de l’armée américaine. Bien loin de la culture, donc.
Dans cette Amérique d’après-guerre triomphante, qui invente le mot créativité en miroir du mot productivité, des révoltes contre-culturelles prennent racine sur les traces des poètes Beat, en appelant à la liberté et à la contestation, pour une réappropriation d’une création confisquée par les académies et les artistes officiels. Créer, faire soi-même, a des vertus émancipatrices pour les hippies, subversives pour les diggers et les situationnistes, destructrices et radicales pour les punks. Le mot créativité est pourtant absent de toute la littérature de l’époque, la notion n’était pas utile.
Aujourd’hui, l’injonction à la créativité semble s’être imposée non seulement dans la vie professionnelle mais aussi dans la vie privée, sur Instagram, Tik Tok, Youtube et Pinterest, dans les loisirs et les activités domestiques. Comment en sommes-nous arrivées là ?
Photos : © Andrea Messana