Nouvel agenda et quelques documents dans le revers de la couverture, dont des tiquets pour la Biennale de Venise. C’est d’ailleurs à Venise que j’ai récupéré ce culotté sticker Save the date pour annoncer la biennale de Berlin. Jean-Paul 2 venait de mourir.

Sur les premières pages inutilisées, quelques notes dessinées d’œuvres vues à Venise.

Mardi 31 août, Emma enceinte ne doit pas trop rouler alors elle prend le train avec Mia. Sur la route du retour, je double par hasard Julie, Vincent et Alice, leur fait signe et les retrouve à l’aire d’autoroute la plus proche. Ça n’arrive jamais ce genre de truc !

Jeudi 2 septembre, Mia entre à l’école et nous en sommes tout émus. Et aussi assez impressionnés par le nombre d’enfants en larmes qui s’accrochent à leurs parents.

Jeudi 3 septembre : habiter au-dessus d’une bibliothèque invite à des emprunts nombreux… et des amendes généreuses (24€).

Jeudi 3 septembre 2004, des séparatistes tchétchènes ont pris en otage un millier d’otages dans une école de Beslan en Ossétie du nord. Les forces spéciales russes interviennent avec leur délicatesse habituelle : 331 otages tués dont 186 enfants.

Dimanche 5, Urgences recommence et ça, c’est satisfaisant.

Samedi 11, avant une soirée barbecue chez Alain K (Emma garde Mia ?), petit tour au vernissage des galeries de la rue Louise Weiss que je qualifie de « nul ». Je dessine cette sorte de plancha présentée dans la galerie Corentin Hamel sur laquelle il nous est proposé de cracher pour voir notre salive partir en fumée… Je n’ai pas retrouvé le nom de l’artiste.

Mercredi 15, Fabien nous montre qu’il est possible d’aller jusqu’à la fac en suivant le chemin de halage le long de la Somme.

Lundi 20 septembre, journée d’accueil des premières années (DEUG 1, pas encore Licence 1) et c’est le bordel : nous n’avons ni plaquette ni emploi du temps. Nous avons quand même progressé depuis !

Mercredi 22, je dessine un escabeau, du matériel de peinture, mais je ne sais pas trop à quoi cela correspond.

Jeudi 23 septembre 2004, le bilan des morts causés par la tempête tropicale Jeanne en Haïti s’élève à 2300 morts. Il y en aura en fait plus de 3000 morts.

Mercredi 17 mars, visite de l’expo Michel François invité par Olivier Grasser à la Maison de la Culture d’Amiens. Nous mangeons ensemble le midi avec Daniel et Françoise. Michel F parle de Bruxelles et ça me donne envie de découvrir cette ville que je ne connais pas et où je partirai vivre deux ans plus tard.

Lundi 21 mars 2005, je note « récupération images sur Internet pour cours ». Ah ah ça devait être la première fois ! Tellement plus simple que de faire des diapos en prenant en photo des livres !

Vendredi 25, départ pour un week-end de Pâques breton à Plouha. Lundi retour dans les bouchons. Je note « Olga hurle pendant une heure ». J’avais oublié.

Vendredi 1er, il semble que Guillaume, croisé au bar, a quelques théories sur les femmes ce soir-là.

Dimanche 3 avril, Daniel vient faire un atelier nems à l’appart. Tiens Jean-Paul 2 est mort.

Samedi 9 avril, Christine et Pierre attendent un 3e enfant.

Lundi 11 avril 2005, concert des excellents the Ex, avec Anne-James Chaton que je découvre ici. Une sortie entre gars (Christophe, Julien F, Julien D, Guillaume…).

Mardi 12 avril, organisation de la prochaine randonnée vélo. Une sortie entre gars.

Mercredi 13 avril, visite de l’expo Dionysiac au centre Pompidou avec Mia. Une expo entre gars. Le soir du vernissage, un collectif a distribué : Gloire et Pérennité à l'art viril. La commissaire Christine Macel a déclaré n’avoir trouvé « aucune femme à confronter avec les autres artistes ». Dans un livre consacré à Jean-Marc Bustamante, elle lui avait dit : « Vous [les artistes hommes], vous produisez beaucoup, vous expérimentez dans des dimensions différentes, il y a une sorte de flux. Je me demandais récemment pourquoi ce n'était pas le cas chez les femmes ». A quoi l’artiste mâle répond : « L’homme a besoin de conquérir des territoires, la femme trouve son territoire et elle y reste. Alors que les femmes cherchent un homme, un homme veut toutes les femmes. […] Les hommes sont toujours dans la recherche de territoires vierges ». Je ne reconnais pas ce que j’ai dessiné (marionnettiste ?) alors que je me souviens bien des dessins trash de Kendell Geers, des machines à coudre de Malachi Farrell, de la chambre froide de Christoph Büchel. 

Samedi 16, Matthieu et Pascale annoncent qu’ils attendent un garçon tandis qu’Adèle boit du Paic citron.

Mia tousse toute la semaine suivante.

Mercredi 20, Olga tousse aussi et jeudi Emma idem.

Jeudi 21, Cécile D est enceinte (nous avions eu un petit indice la veille).

Dimanche 23, je fais la connaissance d’Icham, encore petite crevette.

Mardi 26 avril, Tony Oursler et Jean-Luc Moulène au Jeu de Paume. Au centre de l’expo Moulène, Les filles d’Amsterdam m’ont mis mal à l’aise. 13 prostituées exhibent leur sexe épilé en tenant leurs jambes sur fond rouge ou bleu, allongées sur le dos, en fixant l’objectif. Ces pauses bizarres d’une extrême crudité m’ont fait penser à des poulets.

Dimanche 1er mai, croquis d’André assoupi sur son canapé et de Marie-Claude donnant le biberon à Olga. Ce jour-là, je coupe les boucles que Mia a gardées depuis sa naissance et c’est un crève-cœur.

Mardi 28 septembre, l’arrivée d’un deuxième enfant nous encourage à acheter un lave-vaisselle. Je ne me souvenais pas que nous étions sans jusque-là.

Samedi 2 octobre, Hou Hanru est commissaire de la Nuit Blanche et programme une de mes vidéos dans un dispositif qui distribue des dizaines de projections sur un mur d’image sous les pilotis de la fac de Jussieu. C’est spectaculaire mais pas très confortable : les courants d’air sont glacials.

Paf, le lendemain Emma est malade, ce qui permet un petit croquis.

Mardi 5, je me lance dans une grande peinture qui représente le cimetière en bas de mon atelier de Montreuil. Je pense que c’est celle qui est aujourd’hui dans le salon de Matthieu et Pascale.

Samedi 9 octobre, je note la mort de Jacques Derrida. Je dois pourtant avouer que je n’ai jamais lu une seule ligne du philosophe. Il y a comme ça des auteurs à côté de qui l’on passe. Et aujourd’hui ce n’est pas trop ce genre de pensée que j’ai envie de découvrir, peut-être à tort.

Plusieurs petites expositions la semaine du 11 octobre : Prosismic à la fondation Ricard (commissariat Evelyne Jounno), Habiter de Thomas Hubert (commissariat Olivier Grasser) à la Maison de la Culture d’Amiens et Guillaume Leblon dans la galerie Jocelyn Wolff. Leblon a réalisé un faux escalier en colimaçon en papier pour monter dans un imaginaire étage de la galerie. Poétique. Fin de semaine culturelle avec Sasha Waltz.

Mercredi 20, nous allons faire des mondanités au vernissage de la Fiac avec Alain K. Je crois que c’est la seule fois que j’ai trouvé ça plutôt amusant. Je me souviens d’une sculpture kebab des Bad Beuys Entertainment dans l’espace de la revue Mouvement (invité par Léa Gauthier avec qui nous ferons notre premier livre Suspended spaces 5 ans plus tard).

Hervé commence à bosser chez Act up.

Mardi 26 octobre, échographie à la clinique des Bleuet. Le lendemain, Ikea. Ça se précise.

Vendredi 29 octobre, Gilles Demailly, Président de l’Université de Picardie, vient faire son show dans notre fac dans une vaste opération de communication. La dimension politique du personnage saute aux yeux, il sera élu maire d’Amiens 4 ans plus tard.

Samedi 30, Eternal Sunshine of the Spotless Mind de Gondry. Je pensais vraiment avoir vu ce film avec Emma…

Mardi 2 novembre, petit tour à Lyon avec Mia pour voir mes parents. Après-midi à la « vogue des marrons » sur le plateau de la Croix-Rousse.

Mercredi 3 novembre, Georges W. Bush est réélu. Yiihaaa.

Vendredi 5 novembre, Emma m’offre une guitare pour mon anniversaire !

Samedi 6 novembre 2004, l’armée ivoirienne bombarde les forces de l’opération Licorne dans leur base de Bouaké (9 Français tués). Les Français quittent le pays mardi 9. Le début de la fin d’une certaine politique française en Afrique ?

Lundi 8, retour au centre Pompidou dans la grotte de Mia. En sortant, j’achète une VHS de Babar.

Jeudi 11 novembre 2004, Abou Ammar (Yasser Arafat) est mort à 75 ans. Les causes de sa mort font polémiques, une équipe d’experts conclue à un empoisonnement mais les Russes et les Français parlent de gastro-entérite. S’il voyait ce qu’est devenu la Palestine aujourd’hui… il mourrait une seconde fois.

Samedi 13, Éric V. offre de grosses enceintes à Alain K ce qui promet des fêtes dignes de ce nom.

Dimanche 14, fin de saison ou fin définitive d’Urgences ?

Samedi 20, je m’improvise décorateur d’armoire. Le soir, concert annulé au Trabendo. Mais concert de quoi ?

Mardi 10 mai 2005, nous apprenons la mort accidentelle d’Hervé Rozental, le fils de nos voisins. Le centre sportif au pied de notre immeuble porte aujourd’hui son nom.

Samedi 14, Mulholland Drive en dvd. David Lynch a parait-il semer quelques indices dans les bonus (dimanche) pour nous aider à décrypter le film… pas franchement limpide.

Lundi 16, je dessine la queue de baleine du décor de Ten Chi, le nouveau spectacle de Pina Bausch de retour du Japon.

Vendredi 27 mai, départ pour Londres. Annick, Vincent et toute la famille sont partis pour une année en Angleterre. Nous les rejoignons dans leur maison d’Egham.

Le programme est chargé et commence par la Tate Modern dimanche. Je dessine l’installation The Pack (1969) de Joseph Beuys.

Ce soir-là, la France vote NON au référendum pour le traité d’une constitution pour l’Europe. Il y a de bonnes raisons de refuser cette constitution très et uniquement économique et libérale, mais le débat en France fait surgir des discours rances comme cette peur du plombier polonais brandie par Philippe de Villiers. Les Pays-Bas le rejette également, mais l’UE s’arrange pour créer le traité de Lisbonne qui finalement adoptera la plupart des changements, sans passer par un vote populaire. La démocratie est ouvertement tournée en ridicule.

Lundi 30, National Gallery juste avec Emma et Olga, mardi 31 avec tout le monde (je dessine Marie-Madeleine lisant de Rogier van der Weyden). Lundi soir, je me souviens encore de la déception de Robinson quand il découvre que j’ai mis des avocats dans leurs pâtes. Dominique de Villepin est premier ministre.

Mercredi 1er juin je dessine notre petit déjeuner très british : thé, crumpets, marmelade.

Vendredi 3 juin 2005 : 8 bougies soufflées pour Léo (dont on a oublié le cadeau dans le train la veille). Vincent de retour de Bruxelles lui offre une gigantesque maison de poupée qu’il a construit lui-même.

Samedi 4, British Museum ; dimanche 5, Tate Britain seulement avec Emma et Olga, où je dessine Carnation, Lily, Lily, Rose (1885) de John Singer Sargent. Luminieux.

A notre retour à Egham, nous retrouvons Mia qui s’est prise une balançoire dans le nez.

Mardi 21 décembre 2004, les otages Georges Malbrunot et Christian Chesnot détenus par l’Armée Islamique en Irak sont libérés.

Jeudi 23 décembre, Caroline Bourgeois a pris la direction du Centre d’art Le Plateau à la suite d’Éric Corne. J’ai peu de souvenir de sa première exposition « Ralentir, vite », sinon les affiches de projecteurs de Michel François. Ce dont je me souviens, c’est que j’ai emprunté le titre pour un sujet donné aux étudiants en atelier. Caroline Bourgeois est maintenant conservatrice à la Bourse du Commerce de François Pinault dont elle dirige la collection vidéo depuis 1998. Ennemie de classe.

Vendredi 24 décembre, noël à Paris. Je reçois le DVD Gerry de Gus Van Sant, je reconnais aussi les deux BD du grand Jirô Taniguchi, L’orme du Caucase (que j’adore) et L’homme qui marche. Nous offrons un livre pour enfant de Claude Lévêque à Mia, c’est devenu touchy.

Lundi 27 décembre 2004, un tremblement de terre au large de Sumatra produit un raz de marée gigantesque. Les nombreuses images des îles thaïlandaises touristiques sont spectaculaires. Le mot tsunami fait son entrée dans notre vocabulaire. Je note « plus de 100 000 morts », il y en aurait eu presque 300 000.

Mercredi 29, je termine le faire-part de naissance d’Olga.

Jeudi 30, retour à Pompidou avec Mia, dessinée ici devant l’installation de Beuys où il est maintenant interdit d’entrer. Trahison.

Vendredi 31, mes parents viennent garder les filles ce qui nous permet une petite soirée chez Nadia et Julien qui habitent à deux rues de chez nous. Retour à 3h. Oups, Olga ne dort pas.

Mardi 4 janvier, vernissage de Manu à la Galerie du Haut Pavé.

Dimanche 9 janvier 2005, Mahmoud Abbas remporte l’élection présidentielle de l’Autorité palestinienne.

Mardi 11 janvier, mort du Professeur Choron, pilier de la presse « bête et méchante », Hara-Kiri puis Charlie Hebdo. Sexiste, militariste, alcoolique, violent avec sa compagne, politiquement trouble, il est indéfendable. Ado, je trouvais pourtant Choron tellement dépoussiérant. 

Mardi 18 janvier, je ne suis pas nostalgique de ces traversées de la France avec la vieille 309. Je me souviens d'une tempête de neige un peu flippante dans le Morvan ce jour-là. 

Jeudi 20 janvier. L'évier de la cuisine est encombré alors ma mère dit à Mia d'aller se laver les mains dans les toilettes (il y a un petit lavabo). "Dans les toilettes ?" demande-t-elle un peu surprise. Oui oui. Je la retrouve les mains dans la cuvette des WC. Légendaire.

Lundi 24, pffff toujours autant de neige pour remonter à Paris.

Samedi 29, fête chez Alain K. Serait-ce la première apparition de la légendaire fontaine à punch ? En tous cas Emma semble apprécier. Alain propose à qui veut (je crois) de customiser son ibook blanc. Je ne me souviens pas de mon dessin (mais ce ne doit pas être terrible parce qu’à un moment un peu trop avancé de la soirée).

Samedi 5 février, naissance d'Isham !

Mercredi 9 février, magnifique La chambre d'Isabella de Jan Lauwers. Il y a sur scène ce soir-là danseuse Tijen Lawton que je ne connaissais pas encore. Je travaillerai avec elle en 2018 pour le spectacle (A+X+P).

Vendredi 11, je grave des dvd à partir de miniDv (je pense) grâce aux appareils de Françoise, dessinés ici. Je ne sais pas pourquoi j'ai eu besoin de ce matériel particulier...

Dimanche 13, encore un voyage sous la neige jusqu'à Corrençon-en-Vercors. Il semble que les arrêts dans les restos d'autoroute sont une petite nouveauté réconfortante dans ces périples familiaux.

Manifestement, les journées dans le chalet de Jacotte & Jean-Paul à Corrençon-en-Vercors me laissent le temps de remplir cette semaine d’agenda de flocons de neige. Samedi 19 février, nous buvons à la naissance de Zélie.

Dimanche 27, Emma part avec Hervé, Mia et Olga à Noirmoutier.

Lundi 28 février, je suis invité à présenter trois installations aux Abattoirs de Toulouse, en lien avec la programmation du festival Traverse vidéo. Je dors chez mon cousin Jean-Christophe et Aurélie.

Je présente Fourmis, une nouvelle projection sur tableau noir d’école blanchi à la craie.  Pas totalement réussie. Et aussi Antarctique-Nesquik, mais j’avais prévenu que l’écran en sucre n’était pas transportable sans véhicule. Les organisateurs m’avaient alors dit que des étudiant.e.s stagiaires le reconstruiraient. En arrivant, je les vois en train de terminer ce travail pénible : coller un par un des carrés de sucre sur une grande surface, recto verso. Voir des personnes faire une tâche ennuyeuse à ma place, ne nécessitant aucune compétence, ne m’a pas plu. Je n’ai jamais plus renouvelé ce genre de délégation. Il me semble important que si mes choix artistiques s’orientent vers un excès un peu absurde de travail (comme projeter une vidéo sur un mur de sucre), c’est à moi seul de l’assumer. Je ne fais pas de l’art pour devenir petit patron.

Mercredi 2 mars, l’état français reçoit une cassette de Florence Aubenas, journaliste de Libération otage en Irak. Assises, les jambes repliées sur sa poitrine, elle demande de l’aide au député UMP Didier Julia. Elle restera 5 mois dans une cave les yeux bandés.

Jeudi 3, visite du musée des Augustins (je dessine un Rubens qui semble m’avoir impressionné). Puis L’esquive de Kechiche.

Vendredi 4, Vero et Abdel vont avoir une fille !

Mercredi 9, je laisse ouvert le gaz dans le four tandis qu’un brûleur est allumé au-dessus. Il y a un grand boum et la porte du four est soufflée de manière assez impressionnante.

Samedi 12, Olga quitte notre chambre et dort maintenant avec sa sœur !

Jeudi 9 juin 2005, à la terrasse du Cannibale, surprise pour l’anniversaire d’Emma : nous partons le lendemain à Venise (où elle n’est jamais allée).

Samedi 11, oh c’est la biennale ! Grâce à Ivana, vernissage du pavillon croate, puis nous nous incrustons dans la fête de Nicolas Bourriaud dans le Palazzo Papadopoli pour l’expo Premières acquisitions de l’oligarque ukrainien Victor Pintchouk. Je suis Gerald, Emma est Flore et Ivana est Gabrielle (mais à qui sont ces prénoms ?).

Dimanche 12, visite des Giardini (souvenirs d’Annette Messager, Ed Ruscha, Francesco Vezzoli) puis spritz sur la place Santa Margherita avec Ivana, Alice et d’autres du pavillon luxembourgeois dont Boris (que je n’ai pas noté ici) est commissaire.

Lundi 13 juin 2005, suite de la biennale. Dessin d’une peinture de Mathias Weischer. A l’entrée de l’Arsenal, près des Guerilla Girls, un grand lustre en tampons hygiéniques de Joana Vasconcelos, dont j’avais apprécié l’opportunisme décomplexé jadis avec Jeune création.

Sous la voute de l’église San Staë, Pipilotti Rist projette des vidéos caléidoscopiques où apparaissent femmes nues, fleurs et testicules. (censurée par la suite). En sortant, Björk attend son taxi au bord du grand canal. En chair et en os.

Mardi 14 juin, visite à l’Académie puis retour à Paris où Emma verse une larme en retrouvant les filles.

Vendredi 17, Julie et Vincent se sont séparés et notre appartement sert de territoire « neutre » pour le passage d’Alice de sa mère à son père. Pas drôle.

Samedi 18, première fois que nous voyons Sidonie ?

Dimanche 19, Olga se tient assise et ça change tout.

Samedi 25 juin, j’emmène Mia à la gay pride, voir Hervé en demoiselle de Rochefort avec Act Up. Après quelques minutes de chorégraphie, les sirènes retentissent et nous nous retrouvons allongés au sol tandis que les chiffres des morts du sida sont scandés. Premier die-in impressionnant pour Mia.

Le soir, fête d’anniversaire d’Emma chez Alain K.

Lundi 27, Mia s’ouvre l’arcade sourcilière contre un pot de fleur. Aux urgences Trousseau, nous attendons longtemps à côté d’un ado qui dort sur une civière. Quand il se réveille, Mia me dit : regarde, il n’est pas mort !

Jeudi 7 juillet 2005, Al-Quaïda place des bombes dans le métro et dans un bus à impérial de Londres.

Vendredi 8, je dessine une chèvre pour illustrer Koh Lanta. Je pense que c’est l’épisode où un des candidats (Mohamed) a capturé une chèvre pour la manger.

Samedi 9 juillet chez Abdel et Véro, Blandine organise un petit concert avec son orchestre de musique de chambre (de cuisine ici). Elle devait répéter donc elle fait d’une pierre deux coups. Gracieux. Mais qui a collé ce gros autocollant jaune sur l’agenda ?

Lundi 11 juillet, départ à Noirmoutier et grand croquis du salon de Barbâtre avec Olga assise dans son tapis aux boudins gonflables. Pierre, Christine (enceinte), Noé et Lilia passent la semaine avec nous.

Jeudi 14 juillet, je me demande si ce n’est pas ce jour-là que Lilia et Mia font tournoyer leurs jupes à volant (rose pour l’une, bleue pour l’autre) devant le légendaire orchestre andin qui mêle flute de pan et nappes de synthétiseur sur le marché de Barbâtre.

Samedi 16 juillet, dessin de crabe comme de tradition.

Lundi 18, Marie-Claude et Alain arrivent de Mayotte ?

Jeudi 21, nouvel attentat raté à Londres.

Samedi 23 juillet, attentat à Charm-el-Cheikh en Egypte (revendiqué par Al-Quaïda mais peut-être manipulé par le clan Moubarak).

Croquis d’Emma sur la terrasse, qui semble mettre des photos dans un album ?

Lundi 25 juillet, Véro, Abdel et Maïlou (croqués ici) viennent à Noirmoutier, rejoints dimanche 31 par Jacotte et Jean-Paul (dessiné pendant la sieste la page suivante) puis Annick, Rob, Léo et Siméon, le 9 août.

Ce jour-là, on récupère chez Ben 4 kg de thon rouge fraîchement pêché par un de ses potes. Orgiaque.

Mercredi 10 août 2005, Zidane décide de revenir en équipe de France après une révélation nocturne, une voix qui lui « dicte sa conduite ».

Vendredi 12 août 2005, Ibrahim Ferrer est mort. Sorti de l’oubli en 1997 avec Buena Vista Social Club, il n’aura pas profité longtemps de sa nouvelle notoriété (tout comme Compay Secundo décédé deux ans plus tôt).

Vendredi 26 novembre ; les œuvres de l’exposition Pick-Up à Public sont déclenchée les unes après les autres, imposant une durée au regard. Quand il s’agit de vidéo, comme CNN Concatenated d’Omer Fast, c’est assez habituel mais observer pendant un temps imposé (qui semble long) des collages de Thomas Hirschhorn est plus surprenant, comme quand on glisse une pièce pour éclairer brièvement les chapelles italiennes. C’est je crois la première exposition de Guillaume Désanges, qui dirige aujourd’hui le Palais de Tokyo. Séduisant et efficace.

Samedi 27 novembre 2004, Victor Iouchtchenko est élu président d’Ukraine, suite à l’annulation du scrutin précédent, dénoncé comme frauduleux. Cette Révolution orange est un vrai acte de résistance à la Russie de Poutine.

Mercredi 1er décembre. Dans Bâche, Koen Augustijnen met en place un décor imposant bâché, qui révèle peu à peu des mouvements, des lumières, des corps, des objets, sur la musique de Purcell. Mon souvenir est un peu flou mais séduit.

Jeudi 2 décembre, colloque à Amiens avec quelques pointures du monde de l’art. je dessine Bertrand Lavier, qui a été plutôt odieux. De retour à Paris, le ventre d’Emma donne quelques signes d’impatience. Fausse alerte.

Samedi 4 décembre, les contractions se rapprochent, nous allons tranquillement à la clinique des Bluet, qui hésite à nous renvoyer attendre encore un peu.

Dimanche 5 décembre 2004, 2h50, NAISSANCE D’OLGA. Premier croquis de mère et fille. Mia fait connaissance de sa sœur puis va manger un hamburger au Cannibale pour s’en remettre.

J’avais croisé Elsa E. enceinte (une copine de fac) à la clinique des bluets pendant la première grossesse d’Emma. Nous sommes voisins et nos filles se sont retrouvées à l’école maternelle. Dimanche 12, Mia est invitée aux 3 ans de Cléo, malade et de mauvaise humeur mais fière dans sa robe chinoise. Je ne connais pas son père Philippe Q, qui m’explique qu’il fait du théâtre. Il est passé par les Arts déco, nous avons des connaissances communes. Je découvrirai son travail bien plus tard.

La semaine suivante, Mia malade…